
À rebours des discours rassurants, certaines banques françaises ferment encore la porte aux virements issus de crypto-actifs, tandis que d’autres s’en accommodent, souvent discrètement. Si la prudence reste la norme chez les grands groupes, quelques établissements spécialisés cassent les codes : comptes dédiés, conversions instantanées, outils conçus pour éviter les frictions entre euro et actifs numériques.
Dans les faits, les grandes banques traditionnelles misent principalement sur le bitcoin pour les dépôts ou les retraits en crypto-monnaie. Mais un vent nouveau souffle. Des acteurs plus récents, conscients des attentes d’une clientèle professionnelle, ouvrent la porte à l’USDT et l’USDC. Stabilité, conformité réglementaire, gestion transparente : ces “stablecoins” s’imposent peu à peu, sans détrôner les ténors historiques.
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Plan de l'article
- Banques et crypto-monnaies : où en est-on en France aujourd’hui ?
- Quelles sont les crypto-monnaies les plus utilisées pour les transactions bancaires ?
- Panorama des banques françaises qui facilitent l’achat et l’utilisation de crypto
- Comparer les offres : comment choisir la banque crypto-friendly qui vous correspond vraiment
Banques et crypto-monnaies : où en est-on en France aujourd’hui ?
Le paysage bancaire français se réinvente, lentement mais sûrement. Les banques crypto-friendly ne suscitent plus la méfiance systématique d’hier. Désormais, la régulation s’impose comme la colonne vertébrale du secteur : Banque de France, AMF, statut PSAN… Chaque acteur doit montrer patte blanche. L’enregistrement en tant que prestataire de services sur actifs numériques n’est plus une option, mais la condition d’entrée.
Quelques pionniers illustrent cette mutation :
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- Deblock, néobanque crypto-native tricolore, allie wallet non-custodial et IBAN français, tout en restant sous la surveillance étroite des autorités.
- Delubac & Cie, institution centenaire, s’est réinventée pour proposer l’achat et la garde de bitcoin, ethereum et tezos, en respectant les exigences du PSAN.
- OlkyPay s’oriente Web3, avec des outils KYPAY on-chain et la possibilité d’obtenir un IBAN en France ou au Luxembourg.
Chez les banques de détail, la donne évolue. Boursorama, Fortuneo, N26, Revolut et OlkyPay autorisent désormais les virements vers les principales plateformes crypto. L’innovation se niche dans les détails : N26 intègre Bitpanda pour l’achat direct de cryptos ; Revolut va plus loin avec achat, vente, staking, gestion multidevises. Chez Fortuneo, ETF crypto et virements vers exchanges sont au programme.
Les principales plateformes d’achat/vente (Bitpanda, Bitvavo, OKX, Coinhouse, eToro, Capital.com, Feel Mining) font le lien entre utilisateurs et système bancaire. Leur point commun : toutes affichent leur conformité réglementaire, statut PSAN ou équivalent en fonction du pays. Les banques avancent prudemment, mais la dynamique s’accélère, portée par la pression des clients et la montée en puissance des règles européennes.
Quelles sont les crypto-monnaies les plus utilisées pour les transactions bancaires ?
Deux mastodontes dominent le terrain : bitcoin (BTC) et ethereum (ETH). Le bitcoin, inventé par Satoshi Nakamoto, reste l’étalon-or des transactions crypto. Sa liquidité et son statut institutionnel en font le favori des banques françaises ouvertes à l’innovation, qu’il s’agisse de Delubac & Cie ou de néobanques comme Deblock. Sa robustesse inspire confiance jusque chez les banquiers les plus réticents.
Ethereum, conçu par Vitalik Buterin, se positionne en challenger solide. Véritable socle de la finance décentralisée et des smart contracts, il s’impose dans l’offre crypto des établissements qui cherchent à répondre à la demande croissante pour la tokenisation d’actifs et les applications décentralisées.
À côté des géants, quelques challengers tentent de s’imposer :
- Ripple (XRP) séduit pour la rapidité de ses transferts interbancaires, mais reste peu intégré dans les banques françaises.
- Tether (USDT), stablecoin adossé au dollar, vise les transactions sans volatilité. Pourtant, son usage direct par les banques demeure marginal.
- Litecoin (LTC), apprécié pour ses frais réduits et la vitesse de ses confirmations, peine à s’imposer dans les solutions bancaires du quotidien.
Malgré les tentatives de Binance Coin, Solana, Cardano, Polygon ou Avalanche, le binôme bitcoin/ethereum s’accroche solidement à la première place. Les banques françaises privilégient la sécurité, la conformité et la profondeur de marché. Trois critères qui laissent peu de place à l’improvisation.
Panorama des banques françaises qui facilitent l’achat et l’utilisation de crypto
Quelques établissements ont décidé d’allier services bancaires classiques et actifs numériques. Deblock s’impose comme pionnière grâce à son statut PSAN : compte courant, wallet non-custodial, IBAN local, carte bancaire… Tout est pensé pour créer un véritable trait d’union entre finance traditionnelle et blockchain. Derrière le projet, des anciens de Revolut et Ledger qui misent sur la simplicité et la transparence.
Chez Boursorama et Fortuneo, la stratégie diffère. Ces banques ne commercialisent pas directement de crypto-monnaies, mais assurent la fluidité des virements vers les principales plateformes d’échange (Bitpanda, Coinhouse, eToro). L’accès aux ETF crypto et la gestion des portefeuilles via API permettent aux clients d’élargir leur exposition sans sortir du cadre bancaire.
Le segment des néobanques accélère la cadence. Revolut et N26 intègrent l’achat, la vente, le staking et la gestion multidevises, avec un accès rapide à une diversité d’actifs. Pour N26, le partenariat avec Bitpanda simplifie encore le parcours. Delubac & Cie se concentre sur l’achat et la conservation de bitcoin, ethereum et tezos, sous surveillance de l’AMF.
Il faut aussi citer OlkyPay, à la frontière entre fintech et prestataire Web3, qui offre IBAN français ou luxembourgeois et des services de gestion multi-actifs alliant sécurité et innovation. Les plateformes régulées (Coinhouse, Bitpanda, Bitvavo, OKX) deviennent des relais incontournables pour l’achat et la gestion de cryptos, même si elles ne proposent pas toute la palette d’une banque classique.
Tout ce mouvement dépend étroitement du cadre réglementaire, du respect des normes et de la capacité à créer des ponts fiables entre euro et blockchain. Les établissements français favorables à la crypto avancent méthodiquement, sous le regard attentif des autorités et dans un climat de prudence maîtrisée.
Comparer les offres : comment choisir la banque crypto-friendly qui vous correspond vraiment
Le choix ne manque plus dans l’univers des banques crypto-friendly. Les investisseurs avertis scrutent désormais chaque détail : services proposés, sécurité, accès aux actifs numériques. La question n’est plus d’oser franchir le pas, mais de sélectionner la meilleure passerelle entre euro et blockchain.
Un premier filtre s’impose : la régulation. Il vaut mieux privilégier les établissements ou plateformes affichant le précieux statut PSAN délivré par l’AMF. Ce label atteste d’une conformité réglementaire et d’une gestion des risques aboutie. Deblock, Delubac & Cie, Coinhouse, Bitpanda, Bitvavo, OKX, eToro : tous ont décroché ce passeport, preuve de leur sérieux sur le marché français et européen.
Selon votre profil, les options diffèrent :
- Pour une utilisation quotidienne, Deblock offre un compte courant adossé à un wallet crypto non-custodial, IBAN français, carte bancaire et une gestion simplifiée des transactions.
- Pour ceux qui veulent investir, Revolut et N26 proposent des interfaces intégrant achat, vente, staking et multidevises, avec un accès à plus de 50 cryptomonnaies.
- Boursorama et Fortuneo misent sur la facilité : virements vers exchanges régulés, gestion via API, ETF crypto, pour s’exposer au marché sans complication.
L’offre s’étend aussi à des services complémentaires : staking, NFT, gestion multidevises, partenariats avec des plateformes majeures comme Bitpanda ou Kraken (via Bunq). L’arbitrage se joue sur la transparence des frais, la rapidité d’exécution, la qualité du support client, mais surtout la capacité à protéger les actifs numériques dans un contexte réglementaire incertain.
La prochaine étape se dessine déjà : une finance hybride où les frontières entre euro et blockchain s’estompent, où le choix de la banque ne se limite plus à une question de logo, mais de vision et d’audace. Qui prendra l’ascendant sur cette nouvelle scène ? Réponse sur le terrain, dès demain.