Les franchises en assurance expliquées simplement et sans jargon

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Une clause discrète, nichée au cœur de chaque contrat d’assurance, orchestre silencieusement le partage des frais en cas de pépin : la franchise. Cette somme, à régler soi-même avant que l’assureur ne prenne le relais, varie selon le contrat, auto, habitation, santé, rien n’y échappe. D’un coup d’œil, la logique saute aux yeux : opter pour une franchise élevée, c’est alléger la prime mensuelle, tandis qu’une franchise plus basse rassure mais alourdit la facture. Savoir jongler avec ces montants, c’est mieux maîtriser sa protection et ses dépenses.

Qu’est-ce qu’une franchise en assurance ?

La franchise en assurance correspond à la part des frais qui reste à la charge de l’assuré après un sinistre. Elle figure noir sur blanc dans la police d’assurance et n’est jamais remboursée. Qu’il s’agisse d’une couverture auto, habitation ou santé, ce mécanisme façonne le niveau d’indemnisation et influe directement sur la prime à payer. Impossible d’ignorer ce détail au moment de choisir son assurance.

Comment fonctionne la franchise ?

Lorsqu’un sinistre survient, la franchise intervient comme un seuil à franchir : il faut d’abord la régler, puis l’assureur prend le relais. Ce système dissuade de déclarer chaque accroc du quotidien et incite à réserver l’assurance aux situations sérieuses. La franchise peut prendre plusieurs formes : somme fixe, pourcentage des dégâts ou même délai en jours pour certains contrats santé. L’idée ? Filtrer les petits incidents et responsabiliser l’assuré.

Les principaux types de franchises

Tour d’horizon des franchises que l’on rencontre le plus fréquemment dans les contrats :

  • Franchise absolue : somme fixe ou pourcentage, connue à l’avance, toujours à régler en cas de sinistre.
  • Franchise relative : si le coût des dégâts dépasse la franchise, l’assureur prend tout en charge. Sinon, rien n’est remboursé.
  • Franchise kilométrique : spécifique à l’assistance auto, elle dépend de la distance parcourue depuis le domicile.
  • Franchise en jours : appelée aussi délai de carence, elle s’applique en santé ou incapacité et se compte en jours non indemnisés.

Faire le choix d’une franchise élevée ou basse : comment décider ?

Opter pour une franchise élevée permet de faire baisser la prime, une stratégie appréciée par qui veut alléger ses charges récurrentes. L’inverse est tout aussi vrai : une franchise réduite rassure, car elle limite la somme à sortir en cas de coup dur, mais la cotisation grimpe. L’arbitrage dépend du budget, de la capacité à encaisser un imprévu et du degré d’aversion au risque. Il s’agit d’un exercice de lucidité, pas d’un simple calcul mathématique.

Les différents types de franchises en assurance

Les contrats d’assurance déclinent la franchise sous plusieurs formes, chacune avec ses règles et ses effets sur l’indemnisation.

Franchise absolue

La franchise absolue fixe un montant précis ou un pourcentage à verser en cas de sinistre, parfois même indexé sur un indice économique. Cette somme est automatiquement soustraite de ce que l’assureur verse, sans exception. Par exemple, avec une franchise de 400 euros et un dégât estimé à 2 000 euros, l’indemnisation se limitera à 1 600 euros.

Franchise relative

La franchise relative introduit une autre logique : si les dégâts sont inférieurs à la franchise, aucune indemnité. Mais dès que le montant dépasse ce seuil, l’assureur règle l’intégralité du sinistre. Ce dispositif incite à ne déclarer que les sinistres conséquents, évitant l’engorgement de dossiers pour des broutilles.

Franchise kilométrique

La franchise kilométrique est monnaie courante dans l’assistance auto. Ici, tout dépend de la distance entre le lieu de la panne et le domicile. Par exemple, une intervention ne sera prise en charge qu’au-delà de 50 kilomètres. Cette règle limite les dépannages à répétition juste à côté de chez soi.

Franchise en jours

La franchise en jours, également appelée délai de carence, concerne souvent les contrats santé ou incapacité. Elle se traduit par un certain nombre de jours sans indemnisation, au début d’un arrêt maladie ou d’une incapacité. Ce filtre évite d’activer la garantie pour quelques jours d’absence seulement.

Avec toutes ces variantes, chacun peut ajuster son contrat à sa réalité, entre protection solide et maîtrise des coûts. Prendre le temps de comparer, c’est éviter les mauvaises surprises le jour où le sinistre arrive.

Comment est calculée la franchise en assurance ?

Franchise absolue

La franchise absolue peut être fixée de plusieurs façons, selon le type de contrat :

  • Montant forfaitaire en euros, à régler à chaque sinistre déclaré.
  • Pourcentage appliqué au montant total des dommages.
  • Montant ajusté selon un indice économique, pour suivre l’évolution des prix.

Un exemple : avec une franchise absolue de 300 euros, tout sinistre oblige à régler cette somme avant d’obtenir l’indemnisation du reste des dégâts.

Franchise relative

Le fonctionnement de la franchise relative diffère : en-dessous du seuil, rien n’est remboursé ; au-dessus, la totalité des frais est couverte. Ce type de franchise peut être exprimé en euros, mais aussi en pourcentage du montant total des dégâts. Cette règle pousse à déclarer uniquement les sinistres majeurs, ceux qui valent vraiment la peine.

Franchise kilométrique

Pour l’assistance automobile, la franchise kilométrique s’exprime en kilomètres à parcourir depuis le domicile (ou un point de départ convenu) avant que l’assistance ne prenne le relais. Par exemple, une franchise de 50 km signifie qu’en cas de panne à 30 km de chez soi, aucun dépannage ne sera pris en charge ; à 60 km, l’intervention est couverte.

Franchise en jours

La franchise en jours, le fameux délai de carence, concerne surtout les assurances santé ou incapacité. Durant ce laps de temps, aucune indemnité n’est versée : un arrêt maladie de cinq jours, avec une franchise en jours fixée à sept, ne donne droit à aucune compensation. Seuls les arrêts plus longs déclenchent les versements.

Grâce à ces modalités variées, chaque profil peut trouver la formule qui correspond à sa vision du risque et à sa capacité financière, du contrat minimaliste au bouclier rassurant.

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Le rachat de franchise : comment ça marche ?

Qu’est-ce que le rachat de franchise ?

Certaines compagnies d’assurance proposent une garantie optionnelle : le rachat de franchise. Cette formule permet, moyennant un supplément, de réduire voire d’annuler le montant de la franchise à régler après un sinistre. Ceux qui redoutent de devoir sortir une grosse somme au mauvais moment trouvent là une tranquillité supplémentaire.

Comment fonctionne le rachat de franchise ?

Le principe est simple : en échange d’une surprime, une prime majorée,, l’assureur prend à sa charge la franchise initialement prévue. Voici comment cette option se met en place :

  • L’assuré souscrit la garantie de rachat de franchise auprès de son assureur.
  • La prime d’assurance est alors augmentée, la fameuse surprime venant compenser le risque pour l’assureur.
  • En cas de sinistre, la franchise ne sort plus de la poche de l’assuré : elle est couverte par la compagnie.

Avantages et limites du rachat de franchise

Le principal atout ? Ne plus se soucier du montant à régler après un incident. Cette garantie permet d’éviter les mauvaises surprises financières, notamment pour des franchises élevées en auto ou en habitation. Mais cette sérénité a un coût : la surprime, qui peut parfois rendre l’option moins intéressante que prévu. Avant de souscrire, il faut donc peser l’intérêt de cette extension par rapport à sa situation et à la probabilité de devoir activer l’assurance.

Entre économies sur la prime, sécurité en cas de coup dur et stratégies pour alléger l’addition, la franchise façonne autant le contrat d’assurance que la tranquillité d’esprit. À chacun d’y voir clair, avant que le hasard ne vienne rappeler l’utilité de ces quelques lignes au bas du contrat.