19 Avril 2021
Le télétravail s’est généralisé pour endiguer la pandémie, mais à quel prix ? Un cabinet RH estime le coût mensuel du travail à distance à 100 euros par salarié. Une somme non négligeable qui pose le question de la prise en charge de certains postes de dépense par les employeurs.
100 euros. C’est le coût mensuel moyen du télétravail pour une personne, selon une étude récente du cabinet ConvictionsRH, révélée par le Parisien. Une somme importante qui relance le débat sur la prise en charge totale ou partielle par l’employeur de certains postes de dépenses pour les salariés tenus de travailler à distance.
Frais de chauffage, eau, électricité, mais aussi dosettes de café, matériel pour travailler (ordinateur, souris, écran, imprimante) voire même mobilier… Les postes de dépenses recensés sont nombreux.
Si lors du premier confinement de 2020, la situation relevait de l’urgence et de l’improvisation pour beaucoup, aujourd’hui les problématiques se sont installées. Outre l’isolement et la santé mentale qui se dégrade, de nombreux salariés en télétravail développent des troubles musculosquelettiques, les poussant donc à se munir de matériel plus adéquat, à leurs frais.
Mais que dit la loi ? Les employeurs sont-ils tenus de prendre en charge certains frais des salariés en télétravail ?
En télétravail, des obligations de santé et de sécurité envers les salariés
“C’est une question très large mais la réponse se base sur un principe simple : l’employeur a une obligation de résultat en terme de santé, pour ses salariés dans le cadre de leur travail. Cela se traduit dans le cas général par le repérage des risques professionnels (physiques et psychiques), la mise en place de mesures de prévention (formations, équipements de protection collectifs ou individuels, temps de pause minimaux, etc)”, rappelle pour débuter le Dr Grégoire Gallet, médecin du travail en Loire-Atlantique/Morbihan. Il insiste ensuite sur les risques inhérents à l’éloignement et l’importance de la mise à disposition d’outils de communication et d’échanges réguliers entre collaborateurs.
“L’employeur a des obligations de santé et de sécurité envers ses employés, que ce soit en présentiel ou en télétravail. Il doit ainsi pouvoir s’assurer que les salariés sont correctement installés chez eux, leur fournir du matériel informatique adapté, et au besoin, la possibilité d’une aide extérieure pour analyser le confort de ce poste de travail à domicile, si tant est que le salarié accepte d’ouvrir son domicile”, corrobore Caroline André-Hesse, avocate au barreau de Paris.
A noter par ailleurs qu’un accord national interprofessionnel sur le télétravail (ANI) a été ratifié en novembre 2020, entre patronat et syndicats. Pour autant, il n’est en aucun cas contraignant : chaque entreprise peut décider de prendre en charge ou non certains postes de dépenses. « Travailler à la maison, cela a un coût. Les salariés ne vont pas pouvoir s’asseoir très longtemps dessus », a indiqué Jean-François Foucard, le secrétaire national CFE-CGC, au Parisien.