Menaces sur les Certificats d’économie d’énergie ?

Menaces sur les Certificats d'économie d’énergie ?

08 Février 2021

Les professionnels de la rénovation énergétique représentés par le Symbiote (Syndicat de la rénovation énergétique) dénoncent la suppression des coups de pouce au profit des ménages pour les actions d’isolation.

Près de 10.000 emplois directs sont menacés par un projet de décret qui va régir le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE), financés notamment par les fournisseurs d’énergie. Ce projet prévoit de supprimer les coups de pouce au profit des ménages (alimentés par les CEE), dès fin juin pour ceux assurant le financement des travaux d’isolation et fin décembre pour les remplacements de chaudière et de radiateur.Les professionnels de la rénovation énergétique représentés par le Symbiote (Syndicat de la rénovation énergétique) demandent un report d’échéance au 31 décembre 2022, la date initialement prévue. Voici leur tribune :

« Le 1er février, la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC) rattachée au ministère de la Transition écologique, a publié son projet de texte concernant la 5e période des CEE (Certificats d’Economie d’Energie) qui coure du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2025. Moteur principal de la rénovation énergétique des ménages avec MaPrimeRenov, le dispositif des CEE doit faire l’objet d’une modification du décret qui le régit à paraître d’ici fin février.

Nous professionnels, artisans, installateurs, distributeurs de la filière de la rénovation énergétique sommes atterrés par le projet de texte de la DGEC. Car en l’état, il prévoit de supprimer les coups de pouce pour les actions d’isolation concernant les planchers et les combles, d’ici à fin juin 2021, et pour les chaudières et les radiateurs d’ici à fin décembre 2021. En outre, il limite les bonifications destinées aux ménages très modestes et modestes à hauteur de 25% du total du dispositif afin de développer en contrepartie une offre de rénovation globale.

Si nous comprenons la nécessité de faire évoluer le dispositif, nous ne pouvons décemment pas l’accepter en l’état car son impact sera la fermeture de nombreuses entreprises, la perte massive d’emplois, un ralentissement économique local et régional ainsi qu’un arrêt de la dynamique qui s’était installée dans la rénovation énergétique.

En 5 mois, d’ici fin juin 2021, nous n’aurons ni le temps ni les moyens nécessaires pour mettre en place une massification des offres dédiées à la rénovation globale (formation, qualification…) et pour adapter notre modèle économique actuel aux nouvelles mesures annoncées.

Ce sont donc plusieurs centaines d’entreprises qui risquent de mettre la clef sous la porte, entrainant quasiment du jour au lendemain la disparition de 10.000 emplois directs et de 40.000 emplois indirects non délocalisables.

Ce sont aussi 200 millions d’euros d’investissements de la filière qui vont disparaître et 1,3 milliard d’euros de perte de chiffre d’affaires qui vont être anéantis pour les professionnel du secteur. Sans compter les investissements engagés par les acteurs de filière pour répondre à cette demande sur la durée.

Enfin, ce coup d’arrêt impacterait près de 32% des CEE délivrés sur la dernière période. Son effet serait donc catastrophique pour notre secteur.

Nous souhaitons donc échanger avec la DGEC et participer en tant qu’acteurs de la rénovation énergétique aux discussions afin de proposer des solutions plus réalistes pour aborder cette évolution en douceur et ainsi sauver des dizaines de milliers d’emplois et d’entreprises.

Nous demandons le report au 31 Décembre 2022 de l’arrêt des coups de pouce. C’est l’échéance qui est inscrite dans les textes actuels concernant la fin des travaux bonifiés. Ce délai est nécessaire pour nous laisser le temps de modifier et d’organiser nos entreprises, de former nos équipes et de fournir une offre de rénovation énergétique globale. La profession souhaite avec la DGEC, travailler à une solution alternative équivalente au coup de pouce dans un souci d’économies d’énergie, de massification de la rénovation énergétique, de conservation des emplois ruraux et régionaux et dans le but d’atteindre les objectifs ambitieux du gouvernement contre les passoires énergétiques. »

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