13 juillet 2021
Les tarifs réglementés de vente de l’électricité devraient être en hausse de 0,48% en France à partir du 1er août. Et augmenter jusqu’à 6% en 2022.
Surchauffe en vue pour les prix de l’électricité. Les tarifs réglementés de vente de l’électricité devraient augmenter de 0,48% en France à partir du 1er août, si le gouvernement suit la proposition du régulateur de l’énergie rendue publique lundi. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) propose en effet aux ministres de l’Energie et de l’Economie d’augmenter les tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) de 0,48% pour les tarifs bleus résidentiels et de 0,38% pour les tarifs bleus professionnels, selon un communiqué. Cette hausse représenterait environ 4 euros par an sur la facture d’un client résidentiel et 6 euros pour un professionnel.
Ces tarifs réglementés sont fixés par le gouvernement sur proposition de la CRE sur la base de nombreux paramètres (coûts de fourniture, transport, distribution, taxes diverses…). Selon la CRE, la hausse reflète notamment la hausse de la composante acheminement après l’entrée en vigueur du nouveau tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité. L’augmentation prend aussi en compte une réévaluation du rattrapage des tarifs liée à des montants non couverts en 2019, le gouvernement ayant alors décidé de geler les hausses.
Une hausse allant jusqu’à 6 % début 2022 ?
Les prix de l’électricité devraient continuer à flamber ces prochains mois. Selon les informations de BFM Business, ils pourraient augmenter jusqu’à 6% début 2022. Comme le rappelle la chaîne, c’est le mois de décembre qui sert de référence dans le calcul des prix qui sera décidé en janvier prochain et appliqué au 1er février 2022, date de la prochaine révision. A cette date, les spécialistes estiment que l’impact sur les prix serait compris entre 7% et 8%. En prenant en compte la fin d’un rattrapage de 1,8% facturé en 2021, les tarifs augmenteraient donc de 5% à 6% en 2022 par rapport à 2021.
« Ce qui est à peu près certain c’est que la hausse sera très importante », estime auprès de l’AFP Frank Roubanovitch, président du Comité de liaison des entreprises consommatrices d’électricité (CLEEE). « Les prix du marché sont en explosion en ce moment, puisqu’on est passé en quelques mois de 40 euros (du MWh) à 72 euros », relève-t-il. Ces prix sur le marché reflètent l’évolution des prix du carbone et de certaines matières premières comme le gaz.
En outre, « il y a une exposition de plus en plus importante des fournisseurs alternatifs aux prix du marché plutôt qu’au nucléaire, ce qui entraîne des hausses quasi structurelles », regrette aussi Antoine Autier auprès de l’AFP. Les concurrents d’EDF ont en effet accès à l’électricité nucléaire produite par l’acteur historique à un prix fixe et plutôt bon marché (42 euros par MWh).
A quelques mois de l’élection présidentielle, cette augmentation pourrait provoquer de la colère. Selon BFM Business, des réunions se sont multipliées ces dernières semaines entre conseillers ministériels, de Matignon et de l’Elysée.
Pour limiter la hausse, plusieurs scénarios seraient envisagés, comme la baisse de la taxe sur l’électricité qui pèse sur un tiers de la facture des ménages, et dont l’objectif est de financer les subventions pour les éoliennes et panneaux solaires, ou l’augmentation de la quantité d’électricité qu’EDF peut vendre à ses concurrents (Total, Engie…) à prix bas de 42 euros/MWh, soit 40% de moins que les prix actuels de marché.
Comme l’a pointé récemment l’UFC-Que Choisir, une hausse de près de 50% a été enregistrée en dix ans du tarif réglementé de vente de l’électricité, qui concerne, lui, encore la grande majorité des abonnés.
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