13 Janvier 2021
Loi anti-gaspillage : qu’est-ce que l’indice de réparabilité, en vigueur dès le 1er janvier ?
Lave-linge, télévision, tondeuse à gazon, téléphone et ordinateur portable sont désormais notés en fonction de leur capacité à être réparés plutôt que remplacés. L’ objectif est de consommer moins et mieux en mettant fin à l’obsolescence programmée très décriée des appareils électroniques.
En 2020, les Français ont réparé 40% de leurs appareils électriques et électroniques en panne. Par conséquent des millions d’autres produits ont été jetés à la poubelle alors qu’un grand nombre auraient pu voir leur durée de vie allongée.
Bien souvent nous renonçons à les faire réparer car c’est coûteux et compliqué. « J’ai déjà eu affaire à des produits défectueux et j’ai essayé de les réparer. C’est relativement compliqué de trouver des pièces détachées », témoigne un client sur TF1. Pourtant, réparer ses appareils devient un acte citoyen en faveur de l’environnement. « Je pense qu’on est dans une société de plus en plus marchande donc s’il n’y a pas des textes pour obliger les fabricants, ils continueront à surproduire pour nous faire surconsommer. Nous devons désormais consommer intelligemment pour préserver la planète de nos enfants. »
La plupart des consommateurs, faute d’alternatives, optent pour la facilité, quitte à débourser plus d’argent en achetant un produit neuf. En instaurant l’indice de réparabilité à partir de ce vendredi 1er janvier, par le biais de la loi anti-gaspillage adoptée en 2020, le gouvernement entend atteindre les 60% de produits électriques et électroniques réparés en 2025.
De 0 et 10 : du plus bas au plus haut niveau de réparabilité
Sous forme de note sur dix, cet indice est compris entre 0 et 10. Plus la notation se rapproche de 10, plus le produit est identifié comme réparable donc durable. En magasin ou en ligne, l’évaluation sera affichée à proximité du prix afin d’être visible. Un code couleur viendra renforcer cette note : du rouge (la note la plus basse indiquant que le produit est bon à jeter s’il tombe en panne) au vert (la note la plus haute pour les appareils faciles et peu coûteux à faire réparer) en passant par l’orange (note intermédiaire pour une réparation possible mais onéreuse).
Cette note est fixée en fonction de trois critères : la clarté de la documentation à destination de l’usager sur le fonctionnement de l’appareil ; le degré de difficulté du démontage et remontage en cas de réparation ; enfin, la disponibilité et les prix des pièces détachées. « Plus la disponibilité va être longue, plus on va pouvoir réparer l’appareil. Elle va de deux ans à quinze ans pour les produits qui ont les plus longues disponibilités », commente Régis Koenig, directeur de la politique services au sein du groupe Fnac-Darty.
Aussi, afin de s’inscrire dans cette économie circulaire, cette nouveauté devrait inciter les fabricants à améliorer la conception de leurs produits en choisissant des matières premières réparables et recyclables.
Regain d’activité pour les réparateurs ?
Certains produits pourront ainsi être réparés par le consommateur, mais d’autres interventions nécessiteront l’expertise d’un technicien averti. C’est pourquoi, les grandes enseignes se préparent à cette nouvelle pratique de consommation verte. « Cette année, 2,5 millions d’appareils ont été réparés par 2000 réparateurs », avance le directeur de Fnac-Darty.
Pour l’heure néanmoins, les acheteurs n’ont pas énormément recours aux sociétés de réparation, à cause notamment des prix élevés des pièces détachées. Elles reviennent souvent à la moitié du prix initial du produit. « Une télévision qui date de quatre ans coûte autour de 280-300 euros. Une carte (à changer à l’intérieur, ndlr) vaut environ 130 euros hors taxe. C’est pour ça qu’on répare de moins en moins aujourd’hui », regrette Grégoire Andizian, réparateur chez Société Grégoire à Paris.