
L’amende tombe, nette et sans appel : 1 500 euros pour chaque compte Kraken non déclaré à l’étranger. Le chiffre grimpe à 10 000 euros si la plateforme loge ses serveurs dans un pays jugé peu coopératif. Ce n’est pas une option, ni même une question d’activité du compte ou de gains réalisés : le simple fait de détenir, ou d’avoir détenu, un compte Kraken à l’étranger suffit à déclencher l’obligation de le signaler au fisc français. L’exigence est la même pour tous : particuliers, sociétés, petits curieux ou traders aguerris. Les autorités fiscales veulent tout savoir, et n’hésitent pas à sanctionner les oublis. Dans le détail, l’administration réclame une identification précise de la plateforme, du titulaire du compte, ainsi que la date d’ouverture. Le contrôle est strict, la marge d’erreur dérisoire.
Plan de l'article
- Kraken et fiscalité française : ce que dit la loi sur les comptes crypto
- Faut-il déclarer son compte Kraken aux impôts ? Cas concrets et obligations
- Remplir sa déclaration : étapes pratiques pour signaler Kraken à l’administration fiscale
- Où trouver des informations fiables et à jour sur la fiscalité des cryptomonnaies ?
Kraken et fiscalité française : ce que dit la loi sur les comptes crypto
Ouvrir un compte sur Kraken, ou sur une autre plateforme d’échange domiciliée hors de France, lance un vrai marathon administratif. Peu importe la cryptomonnaie : bitcoin, ether ou stablecoins, la législation française ne distingue pas. Toute personne résidente fiscale sur le territoire doit signaler chaque année l’existence de ses comptes détenus à l’étranger, même si ceux-ci servent uniquement à conserver des actifs numériques.
Les pouvoirs publics veulent une transparence totale. Dès lors qu’un compte étranger a été ouvert, utilisé ou même fermé, la déclaration est obligatoire, sans tenir compte de la taille du portefeuille ou du nombre de transactions. Ni la discrétion, ni l’inattention ne servent d’argument : toute omission entraine une sanction automatique. L’objectif ? Contrôler les flux de cryptoactifs et prévenir tout mouvement soustrait au regard de l’administration.
Ce dispositif ne vise pas seulement Kraken, mais englobe toute plateforme ou service étranger où il est possible d’échanger ou de stocker des cryptomonnaies. Le formulaire dédié aux comptes d’actifs numériques à l’étranger s’impose. Vient alors compléter la panoplie de la fiscalité crypto monnaies, qui régit déjà la déclaration des plus-values issues de la revente de cryptoactifs.
Pour faciliter l’application des règles, voici les points à retenir :
- Chaque compte Kraken ouvert, utilisé ou clôturé au cours de l’année doit être déclaré.
- Toute omission entraîne une amende qui s’applique compte par compte, mécaniquement.
- La taille du compte ou l’absence d’activité n’ont aucune incidence : c’est l’existence même du compte qui déclenche l’obligation.
Faut-il déclarer son compte Kraken aux impôts ? Cas concrets et obligations
Pas moyen d’esquiver : toute personne vivant en France qui possède un compte Kraken doit le signaler à l’administration fiscale. Ouverture, utilisation ponctuelle, simple clôture : autant de situations qui imposent de renseigner la plateforme, même en cas d’absence totale de transaction ou de bénéfice.
La démarche concrète consiste à remplir le formulaire Cerfa 3916-bis, distinct de la déclaration de revenus habituelle, et consacré à l’inventaire des comptes actifs numériques ouverts à l’étranger. Il faudra préciser la date d’ouverture, la date de clôture le cas échéant, l’adresse de la plateforme et joindre le formulaire à la déclaration annuelle. Faillir à cette formalité, c’est risquer une sanction immédiate.
Le principe à retenir est simple :
- Le moindre oubli ou erreur se traduit par une amende de 750 euros par compte non déclaré, et 1 500 euros si la plateforme appartient à un pays non coopératif.
- Le montant sur le compte ou la fréquence des opérations n’interfèrent pas : seule la déclaration elle-même est exigée.
Pour mieux comprendre, quelques illustrations concrètes :
- Un compte Kraken ouvert une fois au mois de janvier, puis laissé à l’abandon : il doit apparaître lors de votre déclaration.
- Achat occasionnel de cryptos via Kraken ? Même une transaction unique impose de déclarer le compte.
- Si le compte a été fermé, la date précise doit figurer sur le Cerfa.
Ce dispositif ne concerne que les comptes détenus à l’étranger. Si le prestataire est reconnu PSAN en France, aucune déclaration de ce type à faire, mais les opérations restent soumises à la fiscalité classique sur les plus-values.
Remplir sa déclaration : étapes pratiques pour signaler Kraken à l’administration fiscale
La première étape consiste à se procurer le formulaire 3916-bis, disponible sur le site officiel des impôts. Ce formulaire sert à détailler les comptes d’actifs numériques ouverts à l’étranger : intitulez la plateforme (Kraken), indiquez le pays (États-Unis), les dates d’ouverture et de clôture si nécessaire.
Le formulaire doit être joint à la déclaration annuelle de revenus, que ce soit en ligne ou en papier. Pour une déclaration numérique, cherchez la section « Déclarations annexes » puis sélectionnez les « Comptes d’actifs numériques à l’étranger ». Il s’agit de préciser l’identité du titulaire, les coordonnées de Kraken, le numéro du compte, et le statut : ouvert ou clos.
Si vous avez opéré des transactions sur Kraken, chaque mouvement générant une plus-value doit être inscrit dans la rubrique dédiée, à l’aide du formulaire 2086. On y indique prix d’achat, prix de vente, et date pour chaque opération. L’administration fiscale attend une restitution organisée et fidèle : inutile d’envoyer l’exhaustivité des relevés, mais une cohérence sérieuse est de rigueur.
Pour ne pas s’y perdre, il peut être utile de tenir un tableau récapitulatif : ainsi, toutes vos opérations sont suivies, centralisées et facilement exploitables lors des prochaines déclarations. Ceux qui déplacent leurs cryptos entre plusieurs plateformes trouveront utile d’harmoniser leur historique pour ne rien laisser au hasard lors du remplissage.
En matière d’imposition, la flat tax s’applique sur les plus-values. Ceux dont les opérations relèvent du régime des bénéfices non commerciaux (BNC) doivent penser à cocher la case correspondante sur le formulaire 2042-C. Prendre le temps de bien cibler le régime applicable à son activité permet d’éviter de mauvaises conséquences.
Où trouver des informations fiables et à jour sur la fiscalité des cryptomonnaies ?
La réglementation évolue vite. La fiscalité entourant les cryptomonnaies change régulièrement, au gré de l’actualité législative et des précisions publiées par l’administration fiscale. Pour se repérer et vérifier l’étendue de ses obligations sur Kraken ou une autre plateforme étrangère, mieux vaut se référer en priorité aux ressources officielles.
Les pages dédiées aux formulaires 3916-bis et 2086 sont fréquemment mises à jour sur le portail de l’administration. On y trouve la liste des consignes pour la fiscalité crypto monnaies, des FAQ et des exemples concrets sur la déclaration des comptes actifs numériques. L’incontournable service « Contact » permet de solliciter une réponse ciblée sur une interrogation fiscale particulière.
Certains cabinets spécialisés publient également des analyses pratiques sur la déclaration des revenus issus des actifs numériques. Leurs explications ne font pas office de loi, mais facilitent l’anticipation des conséquences d’un défaut de déclaration ou d’une erreur sur la forme. Consulter l’actualité de l’Autorité des marchés financiers (AMF) aide aussi à rester à jour face à l’appréciation des contrôles et des sanctions.
Les publications de la Direction générale des finances publiques méritent également l’attention. Leurs notes internes circulent parfois en amont et préfigurent les grands axes à venir avant même d’être largement reprises.
Derrière chaque formulaire et chaque case cochée se profile une exigence : le fisc entend ne rien laisser filer dans l’univers des cryptomonnaies. Rigueur et traçabilité sont devenues la norme. Fermez la page trop vite et vous risquez bien de croiser un rappel, avec chiffres à l’appui.
























































